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Du Royaume de Khor aux plaines de Mìin

Du Royaume de Khor aux plaines de Mìin
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15 septembre 2009

Bibliothèque Magique Universitaire de Ceydanh – 1h41

Les chuchotements qui avaient habité l’immense pièce moururent soudainement. Le livre à terre, cependant, continua de luire et son sortilège de scintiller, dégageant une hostilité de plus en plus marquée. La magie se fit plus dense autour de ses pages et l’atmosphère se teinta d’une lueur tirant de plus en plus vers le rouge.
Un frémissement sembla parcourir les livres de l’étagère au pied de laquelle il gisait et se propagea dans tout le bâtiment et même au-delà. Dans la ville, des personnes plus sensibles que la moyenne se réveillèrent en même temps, sans comprendre pourquoi. Puis elles se rendormirent d’un sommeil agité et peuplé de cauchemars  torturés. Dans les écuries et les chenils, dans les caves, les égouts et les greniers, les animaux s’agitèrent et ceux qui pouvaient fuir s’éloignèrent de la source malfaisante qui se dégageait de la bibliothèque.
Les quelques humains qui ne dormaient pas encore (Ceydanh était une ville sage et surtout très contrôlée par son maire) remarquèrent cette agitation mais aucun ne s’en alarma. Leur esprit fut comme engourdi momentanément, les empêchant de s’inquiéter d’un signe pourtant clair de magie malveillante.

Une fois l’onde passée sur la ville, tout redevint calme en apparence. Les rayonnages des livres furent à nouveau baignés d’une lumière claire et saine. Le livre à terre se referma doucement, passant le relai à d’autres forces éloignées. Cependant, son sortilège activé ne cessa pas totalement son activité. Ses scintillements rouges passèrent à un orange plus apaisé et ses caractères anciens diffusèrent une douce chaleur entre les pages fermées.

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15 août 2009

Grotte de Nühr – 01h38

Ca faisait des heures qu’elle avançait à tâtons dans ce labyrinthe noir et froid. Du moins c’était l’impression qu’elle en avait.
Au début, toutes sortes de pensées lui avaient traversé l’esprit. Des pensées pas toujours très rassurantes. Sentant la peur la gagner à nouveau, elle s’était mise à chanter des comptines de son enfance, seules chansons qu’elle connaissait. Finalement elle avait épuisé son maigre répertoire et s’était tue. Mais au moins, elle avait repris du courage et ses pensées sombres s’étaient enfuies.
Quand le silence l’enveloppa à nouveau, il lui parut plus pesant et l’obscurité sembla se faire plus épaisse. La douleur dans sa main droite se réveilla progressivement, l’élançant jusqu’au coude.
Il devenait de plus en plus dur d’avancer sans certitude de ne pas tourner en rond. Impossible de s’orienter ici !

Elle décida finalement de s’accorder une pause. Elle s’adossa à une paroi rocheuse à peu près accueillante et poussa un soupir mi de soulagement, mi de découragement.
A cet instant, deux phénomènes se produisirent simultanément. Elle sentit une brusque modification dans l’écoulement du temps et une lueur bleue apparut, courant en zigzag le long de ce qui se révéla être une sorte d’étroit couloir au sol inégal.
Elle prit soudain conscience qu’elle avait été victime d’un sortilège de distorsion de temps. Quelle durée s’était-elle écoulée en réalité pendant qu’elle errait des heures dans l’obscurité ? Peut-être quelques minutes seulement, ou une heure tout aussi bien. Elle était incapable de le savoir.
Elle n’avait pas ressenti les effets du sortilège tant qu’il avait été actif. Impossible de savoir même depuis quand il opérait. Ce qui était clair en tout cas, c’est qu’il avait attendu qu’elle s’accorde une pause pour s’arrêter, en provoquant par là même l’éclairage de la grotte. Ce ne pouvait être une coïncidence.
La jeune femme émis un rire nerveux  à la pensée que si elle avait été moins obstinée, elle aurait évité d’errer dans le noir aussi longtemps.

Profitons de ce nouvel éclairage, aussi ténu soit-il, pour tenter de détailler un peu plus cette jeune femme. Elle est à peine sortie de l’adolescence, nous l’avons déjà observé, mais ses traits tirés, son visage maculé de poussière, de boue et de sang la font paraître plus âgée que tout à l’heure.
Ses cheveux longs sont retenus en un chignon à moitié défait, plein de poussière et de sable. Deux mèches de cheveux châtains tout emmêlés encadrent son visage. Ses yeux clairs, hagards, parcourent le tunnel, encore tout étonnés de cette soudaine luminosité. Ses traits sont fins et, en d’autres circonstances, lui confèreraient sûrement une grande beauté.
Pour l’heure, elle est emmitouflée dans une longue cape noire dont l’extrémité inférieure a été découpée et déchirée. Ne dépassent que ses mains, dont la droite est bandée grossièrement dans des bandes de tissu noir imbibé de sang séché et ses bottes de marche de cuir confortables. Par endroit, on peut entrevoir le tissu grossier d’un pantalon de lin.

La jeune femme sortit une fiole de sous sa cape et but quelques gorgées. Elle resta encore quelques instants sur place, tentant de se réchauffer et de reprendre ses esprits totalement.

30 mai 2009

Quelque part au cœur d’un Mont des Peines – 00h40

A l’instant même où la jeune femme s’avançait dans la grotte de Nühr, un vieil enchantement se réveilla au cœur de la montagne. Les pensées affluèrent dans la roche. Des pensées vives et acérées, bien étrangères au monde minéral. Puis arrivèrent les souvenirs, pleins de noirceur et de menace.
La montagne ne pouvait les absorber car pensées et souvenirs étaient d’une nature trop différente de la sienne (lente et d’une neutralité implacable). Aussi cette magie se nicha-t-elle au sein de créatures endormies dans des anfractuosités depuis des millénaires. Leurs cœurs se remirent à palpiter, ce qui leur tenait lieu de sang à s’écouler, leurs muscles à fonctionner et l’air à circuler en elles. Des pattes innombrables crevèrent des cocons innombrables et des yeux innombrables, allant toujours par cinq, se mirent à luire dans l’obscurité d’une lueur rouge de mauvais augure.

L’enchantement activa également une autre forme de magie, plus lente et plus douce. La roche la laissa la pénétrer et la concentra dans ses lignes de quartz. Bientôt il serait temps de l’activer, si l’intruse avait survécu jusque là.

Les créatures aux yeux luisants se mirent bientôt en marche, se faufilant dans des fissures qui convergeaient toutes vers un même endroit : un puit d’une dizaine de mètres de diamètre dans lequel un souffle chaud remontait des entrailles de la terre.

24 mai 2009

Grotte de Nühr – 00h28

La lame de la dague crissa avec un son désagréable contre la roche puis elle rencontra le vide : l’entrée de la grotte. La jeune femme ne put s’empêcher de localiser de la dague le contour de la faille puis de l’explorer de la main gauche avec une grande prudence. Elle identifia quelque chose d’extrêmement dur et d’extrêmement affûté. Malgré ses précautions, elle se coupa légèrement. Quoi que ce fut, bien que le découpage soit particulièrement irrégulier, ça n’avait rien de naturel. Et autant qu’elle put en juger, ça occupait tout le contour de la faille. Il allait falloir entrer sans effleurer les bords.
Elle espéra que tout l’intérieur ne serait pas hérissé de ces choses coupantes, sinon autant dire que sa progression dans la grotte serait encore plus éprouvante que le chemin pour l’atteindre. D’après les écrits, elle devrait parcourir une certaine distance (assez floue) dans le noir avant de trouver de la lumière, quelque part au cœur de la montagne. Quand à la configuration de ce chemin, rien n’était précisé.

Elle rabattit sa capuche sur sa tête, protection illusoire, s’agenouilla et entra dans la grotte très lentement, en explorant le terrain de sa dague. Elle n’effleura même pas les bords de l’entrée et sa lame lui révéla qu’au-delà, la paroi était constituée de roche normale, sans danger ou presque. Elle poussa un soupir de soulagement.

Elle avait eu du mal à se remettre en route après avoir craqué à l’entrée de la grotte. Mais elle n’avait guère le choix, elle devait avancer ou refaire tout le chemin inverse dans le noir complet. Impossible d’attendre l’aube, sous peine d’être victime d’une horrible malédiction à laquelle il valait mieux ne pas penser pour sa tranquillité d’esprit. Peu à peu elle avait repris courage, se disant que si elle avait pu surmonter ces épreuves, elle surmonterait les suivantes. Au pire, il valait mieux mourir en essayant d’atteindre son but plutôt qu’en fuyant les difficultés.
Elle s’avança dans la grotte, revigorée par des pensées plus positives et la perspective d’une possible réussite. Le jeu en valait la chandelle.

24 mai 2009

Un éclairage sur le texte et la magie

Parlons lumière et éclairage.
Pourquoi ? Et bien parce que ça a été un des déclencheurs de l'écriture de cette histoire.

Ce début d'histoire joue sur les éclairages. Scène nocturne tout d'abord, avec sa torche vacillante, lumière magique ensuite (et ses effets spéciaux : réchauffement de la lumière et scintillement de texte), noir total également... et ça n'est qu'un début bien sûr. Je compte travailler pas mal sur ce genre d'effets.

On a tous en tête des effets lumineux et magiques, comme on en voit facilement au cinéma ou dans les jeux vidéos. Mais les retranscrire par écrit n'est pas toujours facile. Ceci dit l'avantage de l'écriture, c'est qu'on peut tout inventer sans avoir à payer des effets spéciaux ruineux.

Mais j'ai eu un déclic pour écrire/décrire ce genre d'effets de lumière grâce à un livre que je suis en train de lire : Jonathan Strange & Mr Norrell de Susanna Clarke. Les descriptions m'ont enchantée, il faut dire que l'auteure a un superbe style, dommage que je ne lise pas en version originale (je suis une brême en Anglais, n'en parlons plus). Et notamment les descriptions de certaines lumières qu'on arrive à visualiser très aisément (ce qui n'est pas simple à écrire). La lumière magique dont on ne trouve aucune source visible a notamment inspiré l'éclairage le ma bibliothèque (même si je l'ai modifié à ma sauce).

Ajoutons à ça une visite au musée de la miniature de Lyon qui m'a inspirée au niveau imaginatif (même si à la base c'était plus de la science fiction) et la fatigue qui me fait délirer (hum) et voilà un excellent cocktail pour écrire une belle histoire (sans oublier les années passées à imaginer tout et n'importe quoi).

Tout ça pour dire finalement que c'est le travail sur la lumière qui m'a redonné envie d'écrire du fantastique et donc que je vais essayer d'incorporer ça à mon histoire. Mais comme je suis bavarde, il me faut un article entier pour cette simple constatation.


D'ailleurs je n'ai pas fini. Je voudrais juste rajouter qu'en conséquence, l'écriture de cette histoire sera très visuelle et proche du cinéma (sans ses inconvénients, j'y reviendrai peut-être).

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24 mai 2009

Extrait du Manuel de Géographie élémentaire, Tome 3 : le Continent Perdu, par Josh le Bègue III (an 12 645)

« Les Monts des Peines constituent une chaîne de montagnes située au Nord du Royaume de Khor. Ils s’étendent d’Est (Océan Perdu) en Ouest (Désert Noir) sur une longueur de plus de six mille kilomètres, ce qui en fait la plus longue chaîne du continent. La partie la plus élevée se trouve à l’Est avec des sommets de plus de 7000 mètres.[…] Ces montagnes sont particulièrement escarpées et hostiles. La vie a du mal à s’y développer, mis à part les Trolls qui y prospèrent dans les vallées centrales (plus grande concentration au monde estimée à ce jour. Voir paragraphe VII de ce même chapitre). […]
« Considérés comme maudits, les Monts des Peines ont très tôt été abandonnés par les humains qui ne s’y aventurent plus du tout depuis trois ou quatre mille ans. […] Ces croyances se traduisent encore actuellement dans la manière qu’ont les Khoriens de traiter les Monts des Peines, avec crainte et de façon imprécise. Ils les désignent sous le terme générique des Monts, ou de la Chaîne […] et semblent éprouver de la gêne à les évoquer. Aucun sommet, aucune vallée, aucune particularité géographique n’ont été nommés dans toute la zone des Monts des Peines, ce qui rendrait l’orientation en ces lieux particulièrement difficile (dans le cas improbable ou quelqu’un s’y aventurerait !).[…]
« La formation de ces Monts reste un sujet discuté, ainsi que leur maintient malgré l’érosion qui aurait dû les affecter d’avantage. L’influence des Trolls n’est pas à négliger dans leur partie centrale, bien que leur effet n’ait pas été étudié récemment […] Certains scientifiques prétendent qu’une influence magique majeure est à l’œuvre dans ces lieux, mais aucune preuve probante n’en a jamais été donnée à ce jour […]
« Il est par contre prouvé que de nombreuses zones de cette chaîne ont localement été enchantées par les Anciens Mages. La plupart du temps, ces zones magiques sont hostiles à toute vie au-delà d’un certain degré d’intelligence. On les repère donc à la faune primitive qui est la seule à les habiter. […] La localisation, les effets et la raison d’être des enchantements (quand ils sont connus) sont détaillés dans de  nombreux ouvrages consacrés à la Magie des Anciens. Le plus complet sur les Monts des Peines nous semble être Les Monts : légendes et vérités par Clauh Vé (10 047), ouvrage magique ancien mais très bien documenté. […]
« Les Monts des Peines représentent donc une vaste étendue sauvage et dangereuse qui constitue un obstacle majeur à la circulation entre le nord et le sud du continent. Le Royaume de Khor se trouve ainsi isolé de son voisin le plus proche, le Mìnn (pour plus de détails, consulter le chapitre consacré à ce pays, même ouvrage). Les contacts entre les deux pays sont quasi inexistants, bien qu’il ait été rapporté que des Mìnnans s’aventurent de temps en temps dans les Monts des Peines pour se rendre dans le Royaume de Khor. Ils ont plusieurs fois été aperçus mais aucune information sur leurs activités n’a pu être recueillie. »

24 mai 2009

Entrée de la grotte de Nühr, Monts des Peines – 23h58

La torche s’était éteinte juste après la zone la plus dangereuse. La jeune femme s’était arrêtée, tous les sens en éveil. Elle avait espéré entrevoir quelque chose, même de façon minime, mais c’était sans espoir. La lune ne se dévoilerait pas avant longtemps. Trop longtemps pour attendre là, exposée au vent glacial et sans possibilité de s’installer de façon confortable ou même sûre.
Elle avait donc marché prudemment à l’aveuglette, consciente que si elle déviait un tant soit peu de sa route, elle pouvait se retrouver en danger de mort. Elle avait étudié et mémorisé le chemin à suivre pendant des journées entières, observant d’en bas la paroi, ses failles, ses falaises, la moindre déclivité, le moindre obstacle pouvant se dresser sur sa route. Et pourtant elle avait buté dangereusement contre des pierres à deux reprises et failli tomber sur la pente raide. Finalement elle était arrivée à la paroi rocheuse dans laquelle s’ouvrait une faille verticale de 6 mètres de haut et 1 mètre de large au plus à sa base. L’entrée de la grotte de Nühr.

Elle tâta la roche pour localiser la faille. Ses mains étaient protégées par d’épais gants en cuir de buffle. Sans cela, elle se serait coupé et éraflé les mains à maintes reprises au cours de son ascension. Malgré cette protection, les bords de la faille lui entaillèrent la main droite. Ca n’était pas douloureux, du moins pas encore, mais elle sentit nettement que la roche traversait les gants et pénétrait sa chair. Elle retira vivement sa main. Saignait-elle ? Sûrement. Dans l’obscurité totale elle ne pouvait voir l’étendue des dégâts mais il lui fallait les évaluer.
Elle retira prudemment ses gants et la douleur fulgura dans tout son bras droit. Sa main était poisseuse, pleine de sang certainement. Elle la tâta de l’autre main avec précaution. C’était particulièrement douloureux. Elle ne pouvait pas continuer ainsi, il lui fallait bander la blessure pour  la protéger et arrêter le flot de sang.
Adossée à la paroi, elle sortit sa dague de son fourreau et découpa tant bien que mal des lanières de tissu dans sa cape. Elle en banda sa main droite en essayant de serrer au maximum le bandage de fortune, s’aidant de ses dents.  Elle eut très mal sur le coup puis la douleur s’estompa progressivement. Des élancements parcouraient sa main à intervalles réguliers mais c’était supportable.

Elle s’assit prudemment au pied de la falaise et laissa enfin parler ses émotions. Elle n’avait jamais eu aussi peur de sa vie. L’ascension jusqu’à la grotte avait été particulièrement éprouvante et la dernière section effectuée dans le noir total l’avait proprement terrifiée. Il lui avait fallu une grande maîtrise pour continuer malgré sa peur. Elle avait fait taire ses émotions, se concentrant sur son objectif et ses motivations.
Mais sa blessure avait soudainement réveillé un flot d’émotions qu’elle ne pouvait plus contenir. Elle était à bout. A bout de ses forces. A bout de son courage. A bout de sa détermination.
Ne restait qu’une terreur grandissante qui la clouait sur place, incapable de réagir et de faire un geste de plus. Des larmes lui vinrent sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi et elle resta là à pleurer un long moment, seule, perdue dans une immensité noire pleine de dangers invisibles.

24 mai 2009

Bibliothèque Magique Universitaire de Ceydanh – 23h37

Une douce lumière argentée baignait les interminables rayonnages de la bibliothèque de l’Université. Une lumière magique qui ne provenait d’aucune source visible et rayonnait dans toutes les directions, effaçant toutes les ombres. Scène étrange pour toute personne non habituée à la magie et à ses effets, il va sans dire. De même que cette pièce gigantesque, dont le plafond, à plus de 10 mètres de haut, n’était soutenu par aucun pilier, et qui semblait remplie à ras bord de livres était surprenante, même pour les habitants de ce monde.
Mais pour l’heure, personne ne se trouvait là pour observer ce qui se déroulait en ce lieu. La bibliothèque avait fermé ses portes une heure plus tôt. Le dernier employé avait quitté les lieux rapidement, pressé de retrouver son foyer et sa jeune épouse.

Aussi personne ne vit-il la lumière se modifier progressivement et prendre une teinte plus chaude, presque dorée, dans une section reculée et peu fréquentée de l’immense pièce. Personne ne remarqua qu’un des livres semblait glisser imperceptiblement hors de son rayonnage. Personne ne ressentit le frémissement dans l’air accompagnant le soubresaut qui, quelques minutes plus tard, permit au livre de se dégager et de tomber sur le dallage, 3 mètres plus bas. Personne ne perçut la magie qui se dirigeait mollement vers les pages ouvertes de l’ouvrage. Personne ne put lire les enchantements qui s’activaient sur ces mêmes pages et dont l’écriture scintillait d’une méchante lumière rougeâtre. Enfin, personne n’entendit le murmure qui traversa la bibliothèque de part en part et l’habita pendant presque deux heures.

24 mai 2009

Flancs sud des Monts des Peines – 23h13

La nuit était glaciale et sombre. La lune était pour l’heure masquée par d’épais nuages qui s’amoncelaient contre la chaîne des Monts des Peines. L’air, arrivé tout droit des sommets enneigés, refroidissait les flancs de ces derniers jusqu’aux collines de Kraâl. Un silence inquiétant enveloppait tout le versant. Les animaux semblaient tous s’être terrés en quelque cachette ou avoir quitté les lieux avant la nuit. Même le vent constant se refusait à faire bruire le feuillage et les branches des rares arbres s’accrochant à la pente abrupte et rocheuse.

Quelque part à mi hauteur des sommets, une lueur vacillante tentait de percer les ténèbres. Sans grand succès, il faut le reconnaître.
Il s’agissait de la flamme mourante d’une torche, tenue par un être à l’aspect incertain qui tentait de se frayer un chemin dans un éboulis instable, au bord d’un précipice. A chaque pas, la silhouette risquait de voir les rochers rouler et le sol s’effacer sous ses pieds. Ce serait alors une chute assurément mortelle qui l’attendrait.
Sauf à faire usage de la magie pour se tirer d’un faux pas. Ce qui risquerait de provoquer une série d’événements plus désagréables encore que la mort, le corps déchiqueté sur les rochers acérés, 30 ou 40 mètres plus bas.

La torche faillit s’éteindre sous le souffle du vent. La silhouette protégea la flamme de son corps, ce qui éclaira son visage blafard. Il s’agissait d’une jeune femme, presque une adolescente encore, bien que ses émotions lui donnassent en cet instant un air plus âgé.
Son expression trahissait un mélange de frayeur et de détermination rares et intenses. Son regard s’affolait puis se fixait, soudainement décidé, et ce alternativement, révélant les émotions qui bouleversaient tout son être. Son visage était tiré, figé dans ses traits épuisés et apeurés mais qui laissaient entrevoir qu’elle ne renoncerait pas pour autant.
Cette vision ne dura qu’un instant, puis la silhouette éloigna à nouveau la flamme pour éclairer son chemin. Elle resta encore immobile le temps que sa vue s’adapte à l’obscurité, après l’exposition à la lueur de la torche, puis elle reprit sa progression, lente et hasardeuse.

24 mai 2009

Bienvenue !

Bienvenue sur ce blog où je vais mettre au jour le jour cette histoire que je suis en train d'écrire.

J'imagine toujours un tas d'histoires, dans des mondes plus ou moins fantastiques, plus ou moins réels... ça dépend. Mais je prends rarement le temps de mettre tout ça par écrit.

En ce moment je suis plutôt inspirée pour écrire, donc j'en profite pour mettre des mots sur cette aventure.

Il s'agit d'une histoire totalement fantastique, dans un monde fictif et... fantastique. J'espère que vous aurez plaisir à découvrir ce monde, ses personnage, sa magie, ses règles...

Je poste le texte comme il vient, le style n'est pas (re)travaillé. Mais n'hésitez pas à faire vos remarques pour l'améliorer.

Vous trouverez également sur ce blog des articles relatifs à l'écriture de l'histoire, des petites anecdotes qui vous plairont je l'espère.


Bonne lecture !

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